Archives Audiovisuelles PACA

Portail des archives audiovisuelles en Provence, Alpes, Côte d'Azur

Mai 1968 CGT

Titre :Mai 1968 CGT
Fonds :Archives départementales du Var
Déposant :Baptistin Colonna
Réalisation :Syndicat CGT des chantiers navals de La Seyne sur Mer
Format : 16 mm, couleur, muet
Date :1968
Durée : 3 min 30 sec
Genre : Film militant, document brut
Notice n° : 677-048

Résumé

Manifestation des travailleurs des Constructions navales et industrielles de la Méditerranée (CNIM). Solidarité entre étudiants et ouvriers. Vue en hauteur de la foule amassée qui défile dans une rue étroite de la Seyne sur Mer.

Analyse

Unité et solidarité

Les grèves de Mai 1968 ont marqué l'histoire car plusieurs corps sociaux se sont rassemblés dans les manifestations. C'est visible dans ce film où dès les premières secondes on peut apercevoir plusieurs banderoles affirmant « l'unité et l'action ». Pas étonnant donc de voir défilé ensemble « les travailleurs de la CNIM », « les hospitalières de la Seyne » ou encore le Syndicat National des Instituteurs. Les étudiants se joignent au cortège et notamment l'école des Beaux Arts de la Seyne sur Mer. L'union syndicale est également de mise. Les syndicats CGT, CFDT, FO, UNCM (Union nationale des cadres et maîtrise) font front commun « pour une véritable politique sociale ».

Les revendications

A partir de ce film, provenant d'un fonds cégétiste, on peut distinguer plusieurs motifs de contestation avec en premier lieu des revendications liées au temps de travail : la semaine de 40 heures. Mais ces revendications sont aussi contextuelles. En 1967, le gouvernement gaulliste fait voter des ordonnances réorganisant le régime général de la sécurité sociale. Impopulaires, celles-ci sont dénoncées par les syndicats lors des manifestations de mai 68. Il ne faut pas oublier non plus la situation particulière des chantiers de la Seyne sur Mer. En 1966, les FCM ont laissé la place aux CNIM. Pas surprenant de voir les ouvriers des chantiers défiler en tête de cortège, motivés par la pérennisation de leur emploi.

La position du cinéaste

Le film est assez court (3 min 30 secondes). Néanmoins, le spectateur peut distinguer des variations quant aux prises de vues. Il n'y a certes pas beaucoup de mouvements de caméra mais il est intéressant d'analyser où se place le cinéaste. Dans un premier temps, il se positionne sur le trottoir saisissant le mouvement de la marche de la droite vers la gauche de l'écran. Ensuite, il est au centre de la foule. Cette dernière le regarde sans pour autant lui prêter énormément d'attention. La caméra est ainsi devenue un outil indispensable de toute manifestation. Les derniers plans du film voient le cinéaste posté en hauteur, à la fenêtre d'une maison. Nul doute qu'il a pu bénéficier de la complicité d'un des habitants de la Seyne pour capter ces images. Peut être était-ce même chez lui? Le spectateur a ici l'occasion de saisir l'ampleur d'une manifestation regroupant les différents corps sociaux (ouvriers, étudiants, cadres, enseignants)