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Histoire des chantiers navals de Port de Bouc

Port de Bouc se construit au début du XXème siècle autour des Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) spécialisés dans la construction de paquebots et de cargos. À l’origine de la création des C.A.P en 1899, deux hommes : Alfred Fraissinet et Jules Charles Roux qui, par leurs activités économiques et politiques, vont rassembler les capitaux nécessaires à l’entreprise. Alfred Fraissinet est directeur de la Compagnie française de navigation (dite la Compagnie Fraissinet) et membre du conseil d'administration de la Compagnie des docks et entrepôts de Marseille, il réussit à intéresser les plus grands armateurs et banquiers de la place.
La municipalité accepte également le principe de cette implantation qui permettra à la petite bourgade de 1400 habitants de se développer : La population double en quelques années, il faut loger les travailleurs étrangers (Italiens, Espagnols, Grecs et bien d'autres) et leurs famille et les partons créent “la Société des maisons ouvrières de Port de Bouc”.

Port de Bouc se construit au début du XXème siècle autour des Chantiers et Ateliers de Provence (CAP) spécialisés dans la construction de paquebots et de cargos. À l’origine de la création des C.A.P en 1899, deux hommes : Alfred Fraissinet et Jules Charles Roux qui, par leurs activités économiques et politiques, vont rassembler les capitaux nécessaires à l’entreprise. Alfred Fraissinet est directeur de la Compagnie française de navigation (dite la Compagnie Fraissinet) et membre du conseil d'administration de la Compagnie des docks et entrepôts de Marseille, il réussit à intéresser les plus grands armateurs et banquiers de la place.
La municipalité accepte également le principe de cette implantation qui permettra à la petite bourgade de 1400 habitants de se développer : La population double en quelques années, il faut loger les travailleurs étrangers (Italiens, Espagnols, Grecs et bien d'autres) et leurs famille et les partons créent “la Société des maisons ouvrières de Port de Bouc”.
Les CAP comprennent deux unités :
- L’unité de la Madrague à Marseille qui est spécialisée dans la fabrication de chaudières et de moteurs de bateaux.
- L’unité de Port de Bouc, située en centre-ville et coupant le quartier de la Lèque de celui du Canal, est structurée autour de 6 cales de 125 à 150 mètres.
Le 26 août 1901, le “Marc Fraissinet”, premier navire lancé par les C.A.P. prend le large.
De 1901 à 1966, les chantiers produiront plus de 150 navires de commerce (paquebots et cargos) et 17 navires de guerre (principalement des avisos coloniaux), soit 10 % de la production nationale.
Avant la Première Guerre Mondiale, les CAP acquièrent une renommée mondiale en construisant paquebots de luxe et en ayant des clients prestigieux comme la Compagnie Générale Transatlantique.
Entre les deux guerre, la crise et le chômage les poussent à se reconvertir et les commandes de l'Etat assurent leur survie. Puis en 1942 ils passent sous autorité allemande.
Après guerre, 70% du site a été détruit, c'est l'heure de la reconstruction et de la modernisation ( la soudure et les moteurs à fuel remplacent le rivetage et les chaudières à vapeur).
Dans les années 50 la crise dans la construction navale se généralise et la loi dite loi Defferre du 24 mai 1951 oblige les CAP à réduire leurs effectifs et à se spécialiser dans la production de cargos mixtes (bananiers notamment).
Cependant, le "livre blanc", un rapport d'une commission gouvernementale, qui paraît en décembre 1959 redéfinit les modalités de l’aide de l’État, et le 19 mars 1964, la direction annonce que le carnet de commandes est vide, et prévoit de nombreux licenciements. Les années 1964-1966 sont marquées par le licenciement de 900 travailleurs, et par de nombreuses grèves et luttes contre la fermeture.
En février 1966, la direction des chantiers navals de La Ciotat réalise une opération de concentration avec les C.A.P. de Port de Bouc. Les conséquences sont : la fermeture des C.A.P., 400 licenciés, 150 travailleurs déplacés de Port de Bouc à La Ciotat.
Le car-ferry "Le Provence", dernier bateau construit à Port-de-Bouc, devient le symbole de leur lutte. les ouvriers refusent son lancement à Port-de-Bouc tant qu'il ne sera pas en état. Un compromis passé avec la direction permet de terminer les travaux de finition et de poser les hélices, et le lancement a lieu à Port-de-Bouc le 24 février 1966. Le 26 février les ouvriers occupent à nouveau les chantiers. Le 6 mars 1966, un accord est signé entre la direction et les organisations syndicales des C.A.P., un certain nombre de mesures sont prises :
- Les ouvriers iront à la Ciotat terminer le “Provence”.
- Des primes de transports leur seront données.
- Ils auront la priorité de réembauche à Provence Industrie à Port de Bouc.
Provence Industrie prévoit la construction de trois plates-formes pétrolières, soit
200000 heures d’ouvriers.
- Les ouvriers et mensuels licenciés doivent être reclassés.
- Levée du lock-out.
- Paiement des salaires et annulation du licenciement des 8 délégués syndicaux.

Le 7 mars 1966, le “Provence” quitte Port de Bouc pour la Ciotat où il sera armé et signe la fin des C.A.P.

Principale source ; Journal d'exposition "Une ville, des bateaux et des hommes", Journées du patrimoine 2005, ville de Port-de-Bouc