La mémoire de la porte de bois
Titre :La mémoire de la porte de boisFonds :Service de coordination culturelle de la mairie de Port de Bouc
Déposant :Alain Glasberg
Réalisation : Alain Glasberg
Production :FR3 et Arimage Production
Format : 16mm, couleur, sonore
Date :1983
Durée : 48 min 20 sec
Genre : docu-fiction
Notice n° : 649-002
Générique : Jean Luc Blain (le crieur de journaux), U (Richard Martin), Toni (François Morales), Sylvie (Anne Roberty), Marie-Hélène Bonnafé (la mère de Sylvie), André Neyton (le père de Toni), Georges Glasberg (le photographe)
Résumé
« À 50km de Marseille, Port de Bouc est né au début du siècle avec la création d'un chantier naval. Cette ville fut pour les Méditerranéens (grecs, italiens, sardes, espagnols, provençaux) un eldorado où le travail bien fait allait pendant 60 ans coexister avec un art de vivre et de lutter. »
Du documentaire à la fiction, du recueillement de témoignages aux scènes oniriques, le film d'Alain Glasberg dialogue entre histoire et mémoire, rendant hommage aux ouvriers des chantiers navals de Port de Bouc.
Analyse
Une ville incarnée et personnifiéeCe film traite de Port de Bouc à travers deux prismes essentiels et convergents : celui du passé de la ville chargé de drames et de luttes ouvrières et surtout le prisme du réalisateur lui même, Alain Glasberg, passionné de cette ville qu'il a voulu représenter selon son ressenti et son attachement développé avec elle. Le cinéaste incarne cette ville par « U », un Ulysse moderne débarqué dans la ville provençale après la fin des chantiers puis la personnifie par le crieur de journaux, qui de ses déclamations, retrace presque un siècle de chantiers. Il est le relai des mémoires qui n'ont plus de voix et le déclencheur de celles qui ont encore des choses à dire.
Un fil rouge guide le spectateur à travers ce voyage métaphorique. Le vagabond solitaire, arrivé par la mer, trimballe son sac rouge au hasard des ruelles. Puis, ses chaussures rouges guident au ras du sol la caméra. On retrouve ensuite cette même couleur dans plusieurs éléments (cerise du gâteau, guitare, robe etc..), devenant en quelque sorte la rythmique du film.
Evoquer par la fiction
Alain Glasberg choisit d'illustrer la difficile reconversion d'une ville ouvrière par l'intermédiaire de la fiction et la narration du quotidien de Toni, un jeune musicien. Balancé entre ses envies artistiques et la présence imposante de son père, il erre avec son amie dans une ville déserte. Souvent la musique utilisée renforce cette impression d'égarement, d'insouciance mais d'aventures aussi, comme lorsque les deux personnages se baladent en mobylette le long de chantiers.
Une traversée
La mémoire de la porte de bois est l'occasion pour le spectateur de traverser la ville de Port de Bouc. Traverser au sens historique (par l'incarnation de « U » et la personnification du crieur de journaux ») mais également géographique (par les errances de Toni). Les témoins, comme ce gérant de bar charismatique (Philipoussis), ajoutent une dimension dramatique et nostalgique au propos. Pas un hasard d'ailleurs si ce dernier joue un rôle, évoquant son quotidien plusieurs années auparavant, à l'heure où les chantiers étaient encore actifs.
La fin, volontairement ouverte, dresse un parallèle esthétique et visuel entre le départ du voyageur et celui du Provence, le dernier bateau, retransmis par le biais d'un moniteur en premier plan devant la mer.
Rebonds
Le trou de mémoire, d'Alain Glasberg
Article: "Port de Bouc d'hier et d'aujourd'hui : une ville à renaître": http://terrain.revues.org/2802
Télécharger en PDF: La lettre électronique de MIP Provence, n°5 avril 2004 (la fin des chantiers à Port de Bouc et le contexte des années 60)
Article de Jean Doménichino (Revue Le Mouvement Social n°156 – Disponible sur Gallica)
"Construction navale, politique étatique, stratégies ouvrière : les Chantiers et Ateliers de Provence de Port de Bouc (1950-1965)" > http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5620665d.image.f52.tableDesMatieres
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